Une réponse à chercher par-delà la reproduction et la manipulation de la semence
En général, lorsque le taux de mise bas est en stagnation voire en baisse, notre premier réflexe est d’incriminer soit la reproduction, soit la semence. Or d’autres facteurs influencent également le taux de mise bas, et très souvent, les données nous indiquent d’autres pistes.
PIC a donc entrepris un examen poussé des données pour dégager des tendances et comprendre plus en profondeur les différents facteurs affectant le taux de mise bas et la façon dont ils interagissent au niveau du système. L’objectif ? Trouver des opportunités pour faire réussir chaque insémination.
Que nous dit le benchmarking ?
En évaluant les différentes séries de données globales de benchmarking à sa disposition, l’équipe des Services techniques PIC a tiré trois grands constats :
- le taux de mise bas est resté stable au cours des cinq dernières années ;
- l’écart de taux de mise bas entre les 10% supérieur et la moyenne se situe entre cinq et six points de pourcentage ;
- le taux de mortalité des truies (sur la même période) s’est accru d’un point par an. À l’instar de la moyenne, les 10 à 25 premiers pour cent de l’échantillon ont enregistré une progression, ce qui nous amène à penser que les déterminants du taux de mise bas et du taux de mortalité des truies sont étroitement liés.
Comment interpréter tout cela ?
« La production porcine s’améliore en matière de reproduction, que ce soit sur le plan de la manipulation ou de la qualité de la semence, ou encore des outils servant à inséminer les femelles », explique Isaac Huerta, Responsable des Services techniques chez PIC en Europe. « Ce qui se passe, c’est que nous avons des possibilités dans d’autres domaines qui ne sont pas exclusivement rattachées à la reproduction ou à la semence, comme la qualité des femelles inséminées, des facteurs environnementaux, ou bien la santé. »
À la recherche de la cause première
Le taux de mise bas est un indicateur, tout comme la pression sanguine, qui, lorsqu’elle est élevée, trahit l’existence d’un mal sous-jacent.
« Quand un élevage commence à rencontrer un problème avec le taux de mise bas, dans la plupart des cas, la première réaction consiste à augmenter le nombre de truies inséminées pour compenser les pertes, problèmes de fertilités, etc de manière à maintenir le nombre de mises bas prévues et la production espérée », indique Isaac.
Par exemple, si un élevage de 500 truies augmente de 3% par bande ou semaine le nombre de truies inséminées, cela revient à inséminer une truie de plus par semaine, ou respectivement, par lot. Pour un cycle reproductif de 21 semaines, l’insémination 20 à 25 truies en plus conduit à disposer d’autant d’animaux supplémentaires en stock.
Si le problème de taux de mise bas n’est pas réglé, cette ‘solution temporaire’ provoque une réaction en chaîne qui fait naître de nouvelles difficultés. Dans ce cas, il peut en résulter une augmentation du stock de truies, une mauvaise utilisation des cochettes, et une fluctuation du nombre hebdomadaire de truies (ou par bande) qui se sont inséminées et qui mettent bas.
« Il faut arrêter de parler du problème du taux de mise bas et commencer à se pencher sur celui de la reproduction en général, car la question ne s’arrête pas au taux de mise bas », précise-t-il. « Du point de vue des services techniques, la première question que l’on se pose, c’est de savoir ce qui s’est passé avec les 10, 15 ou 20 % de femelles qui n’ont pas mis bas. »
Le fait de connaître et d’analyser ces informations donnera de meilleures chances de dégager la cause première.
« Ce qu’il nous faut faire, c’est analyser où se produisent les échecs de la reproduction, à quel moment de la période de gestation, et quelle en est la nature », ajoute-t-il. « Faute de données, on ne peut rien résoudre. On ne peut pas comprendre les causes profondes du problème. »
Repro-Tool
Mais il existe désormais un moyen facilitant la détermination de la cause première : les Services techniques PIC ont en effet développé un outil, ReproTool, utilisable dans le monde entier, qui s’appuie sur les données des élevages pour les aider à comprendre leurs échecs de la reproduction, l’impact économique et les éventuelles possibilités d’amélioration.
Une fois les données analysées et la cause profonde découverte, des plans peuvent être établis pour atténuer ou éliminer la cause suivant les caractéristiques du système.
« Nous savons bien que tous les systèmes ne se ressemblent pas et que l’établissement de la cause première prend parfois du temps ; cela dit, l’analyse des données et l’identification des causes profondes sont plutôt rapides et font normalement partie de la routine de la production et des services techniques », fait remarquer Isaac.
Contactez votre équipe PIC pour discuter des performances de reproduction et faire réussir chaque truie inséminée.